Une mésange perchée sur la branche enneigée… (Je n’aurais jamais ou prendre une si bonne photo, donc celle-ci provient de Deposit Photos.)
Automne de repos
Il y a quelques années, je courais tous les salons littéraires sans discernement. Je me rendais même aux États-Unis suivre des formations et participer à des ateliers. (Mon passeport est maintenant échu et pas question de franchir cette frontière avant un bon boutte.)
Cette année, j’ai sauté le salon du livre de Montréal, pour raison de fatigue et de multiples projets uu-uurgents ! Faire une journée complète de train pour me pointer le nez à une table de dédicaces et regarder la foule passer en vitesse ne m’intéresse pas. Idem pour les RVBDG, un festival que j’adore, mais cette année je n’ai pas pu aller. J’irai l’an prochain, si j’ai une nouvel album.
Par contre, un grand merci pour leur accueil aux gens du Salon du livre de Dieppe (NB) et du Salon du livre de Rimouski (QC) ainsi que la Journée Francophone du 20 novembre à Toronto.
Un grand merci au public de ces Salons, et des événements.
En anglais, la Can*Con 2025, en octobre aussi, a fait du bien. Cette année je suis allées en quidam, je n’avais pas de table de vente. Mais ça fait tellement de bien de rencontrer des collègues en science-fiction! L’écriture est un travail solitaire, donc ce frottement entre cerveaux créatifs, plus tous ces moments où on peut rire ensemble avec Marie Bilodeau, me remontent le moral!
Une année productive
Trois livres par Échofictions, et un roman finalisé chez mon éditeur.
Le tout dernier livre de Échofictions réunit cinq histoires tendres du temps des fêtes, qui donnent chaud au coeur. Et on en a tellement besoin! On peut se procurer sur le site de lien universel Books2read : https://books2read.com/5sweet
Une partie de mon travail est aussi de traduire ce livre en français. Cette version paraîtra en 2026.
Café et Chocolat, un livre court avec des croquis et une liste de refuges pour chevaux. À trouver ici.
Le secret de Maragi, traduction en français de Maragi’s Secret (Asimov’s, mai-Juin 2024), disponible sur les plateformes. Si le coeur vous en dit, semez des étoiles sur les sites de lecture, c’est le meilleur moyen de guider de nouvelles personnes vers mes livres!
Laframboise qui fait de l’historique? Si !
Mon prochain roman pour jeune public sortira le 2 février 2026. Pas de la science fiction, mais une fiction historique basée sur un déraillement de train survenu dans ma ville en 1979. On suivra le point de vue d’un jeune élève amateur de monstres japonais.
Ça peut paraître contre-intuitif, mais je suis passionnée du passé et d’histoire, qui m’aide à concevoir des sociétés futuristes originales. J’aimais énormément mes cours d’histoire au secondaire, surtout enseignés par France-Élaine Rochefort, qui savait si bien raconter!
La noirceur nous assiège avec son cortège de violences, mais il faut résister et relever la tête.
En même temps, prenez aussi le temps de vous reposer, de vous reconstruire. À long terme, il faudra se retrousser les manches pour rebâtir nos sociétés, sur d’autres bases que la cupidité.
Je vous souhaite un doux mois de décembre plein de flocons et de lumières.
Une vue de la rivière Petitcodiac, avec des nuages tourmentés au-dessus.
La Savante folle qui revient de Rimouski est en retard pour parler de son beau salon du livre de Dieppe, du 23 au 26 octobre dernier. Là, je signais pour mon éditeur, mais j’avais consigné quelques livres à la librairie acadienne.
Merci à la belle équipe, Morgane Bonamy, Audrey et aux bénévoles dévoués dont Camille, Karine, Stephane, Oscar qui nous conduisaient aux écoles pour donner les ateliers.
Un Salon animé
Je n’ai pas beaucoup de photos du salon mais de beaux souvenirs des classes dans les écoles francophones que j’ai visitées. Ci-dessous, ma table à la librairie acadienne.
La librairie Acadienne m’a fait une belle table, et aura en boutique mes livres pour la vente!
J’ai aussi donné un atelier surplace, la crème glacée littéraire, qui est tout sauf ennuyeux. C’est ma façon d’encourager les jeunes à lire.
Priska Poirier est charmante et a pris une bonne photo de moi quand je tenais son livre. J’avais la bonne couleur d’ongles pour aller avec la couverture!
J’ai un roman historique de Sonia Alain que j’ai hâte de commencer! Oui j’écris de la SF, mais je lis énormément de livres historiques!
Ici, une photo avec Sonia à gauche, et Maryse qui est une femmes d’affaires bien outillée, et conjointe de Martial Grisé. (Mon amie poétesse Lélia Young et moi avons d’ailleurs acheté deux beaux carnets de notes à leur kiosque!)
J’ai rencontré aussi une professeure impliquée dans une organisation venant en aide aux gens sur le spectre de l’autisme, qui a apprécié mon roman Rose du désert.
Et par hasard, une ancienne scoute! Car j’avais visité les Castors de Dieppe en 2007. Tous ces petites sont des adultes aujourd’hui, auxquel-les je souhaite le meilleur!
J’ai eu la joie de relever le défi de dessin en direct avec Réal Godbout, sur thème imposé! Je fais raremen cet exercice, mais Réal est un pro et moi aussi, ça fait qu’on s’est bien débrouillés, avec une grenouille sur une citrouille zombie!
Le spectacle de la fin a réuni de belles voix pour chanter des airs d’animés en japonais. C’était très motivant.
Une jeune chanteuse en cosplay, lors de la cloture du Salon du Livre.
(Dans les mauvaises nouvelles, le Otaku Lounge de Montréal vient de fermer ses portes, C’était vraiment un bel espace pour lire et apprendre à dessiner. )
À la fin, avant de nous reconduire à l’aéroport, Oscar nous a fait passer dans les beaux endroits de Dieppe au bord de la Petitcodiac, (alias la rivière Chocolat dont les marées sont impressionnantes ) et nous a montré les monuments consacré au Grand Dérabngement (la déportations des Acadiens) de 1755.
Je voulais tellement voir cette rivière de près! Ça comble mon petit coeur d’amoureuse de la nature. Et, de la nature, il y en a! Quand on séjourne dans une ville pour un Salon, ça fait du bien de regarder autour, de humer l’air, de marcher dans la ville.
Un estomac bien rempli
J’ai découvert le restaurant Chez Archibald, que je recommande chaudement. Ambiance tranquille, et il y avait un dessert passe-partout de pouding au riz qui terminait bien mes journées! En face de notre hôtel (merci à Morgane pour les bonnes chambres), il y avait aussi une patisserie où on pouvait manger une soupe maison. Et pour me dépanner au Salon, il y avait moyen d’acheter pour 10$ deux pizzas (en fait, une petite pizza et un pain à l’ail rond) lesquels se mangent très bien le lendemain!
Un carnet bien rempli
Ce que j’aime faire dans un Salon, c’est, quand j’ai une belle conversation avec le public, de faire signer la personne dans mon « cahier d’honneur » (mon calepin d’écrivaine). Mes notes de travail sont au crayon à mine, donc je donne un stylo de couleur à mes fans pour signer et laisser un petit mot!
C’est aussi ce que j’ai fait à Rimouski et Toronto!
Ces petits mots me font de beaux souvenirs ensuite!
Un beau calepin qui attend des signatures… (Photo de Monstera Production sur Pexels.com) Je ne photographie pas mes carnets, alors imaginez votre signature dedans!
J’ai, je devrais dire nous, avons perdu un ami et auteur de SF. Ami qui figure dans ce photo-roman des joies de la table de dédicaces réalisé en 2002.
Un gag co-scénarisé avec Jean-Louis Trudel en BD, puis en photo-roman lors d’un vrai Salon du livre de Montréal (avec l’aide de Chris Oliver pour les photos) Notez comme JLT avait remonté sa carte pour qu’on puisse la voir un coup assis!
Jean-Louis Trudel, JLT pour les intimes) était pour moi un mentor, un idéal à atteindre pour le sérieux, la profondeur et l’exactitude de sa fiction. Il étudiait et critiquait des livres de fiction et non-fiction en plus d’enseigner l’histoire des sciences.
JLT était un marcheur infatigable, en bonne santé, et son décès subit à Vilnius nous a choqué-es. Sa page Wikipedia est déjà à jour, snif.
J’aimais bien l’agacer un peu pour son usage de mots allemands dans ses articles mais son travail intellectuel est sans mesure. Dans notre monde, ça PREND des personnes qui consacrent des centaines d’heures à lire des documents, pour les digérer et nous offrir une réflexion éclairante. Lors des discussions en ligne jamais JLT ne disait du mal de quelqu’un ni ne se mettait en colère. Il restait très zen.
JLT est la personne grâce à laquelle je suis entrée dedans le monde de la SF francophone en 1994.
J’avais rencontré Jean-Louis à la défunte librairie Nebula de Montréal lors du lancement d’Angloman (de mes confrères Marc Shainblum et Gabriel Morrisette.) Comme je traînais souvent des dessins de mon univers de SF avec moi, je l’avais pris pour un auteure de BD et lui ai montré une illustration en couleurs qui avait demandé des heures de travail dans le Photoshop de l’époque. Ouf.
(Parenthèse, je n’aimais lire QUE de la SF avec des robots et des fusées, mais hélas les cours de littérature française n’offraient que des histoires du terroir, des écrivains français morts depuis longtemps, ou de rares oeuvres de SF déprimantes comme la pluie ou 1984. Je me suis donc tournée vers la création de BD, plus joyeuse.)
Quelle surprise d’apprendre qu’il exsitait une communauté de science-fiction francophone ! Il s’avéra que Jean-Louis gérait le serveur de la liste SF Franco, auquel je me joignis. Que d’échanges d’idées entre tous ces Francais de France et d’ailleurs, et les québécoi-ses.
Au cours des années je me suis efforcée de combler mon retard, et j’ai écrit, beaucoup écrit et dessiné des histoires. Quand Passions étouffées sous la pierre cendreuse de Jean-Louis Trudel est sorti en 1999 dans Solaris 130, j’ai voulu l’adapter en BD, ce qui a donné, après bien des transformations et un coup de main de Salvador Dallaire, Ruego.
JLT était aussi une moitié de Laurent McAllister avec Yves Meynard (qui a fait les frais d’une de mes BD, La Zone Sci-Fi, que je n’ai pas sous la main). Les deux ont concocté des nouvelles pas piquées des vers et en 2009, le superbe SUPRÉMATIE chez Bragelonne. Une saga de space-op de 672 pages bourrée de concepts brillants que j’ai tant aimée (ma revue de lecture, avec un peu de spoilers sur Goodreads) que j’en ai fait des haikus, et un roman-photo parodique, avec des photos des congrès Boréal à travers les années qui nous fait revoir des ami-es.
Ma pointe de tarte au chocolat est mince. Non, vous n’êtes pas tombés sur une chronique gourmande; je parle de la pointe de tarte du lectorat de SF !
Je suis une auteure de science fiction, genre longtemps décrié par les critiques littéraires, et encore souvent nié par des auteurs « littéraires », même ceux ou celles qui voient un de leurs ouvrages d’ »anticipation » grimper en popularité. À une époque récente, certain-es se livraient à d’incroyables acrobaties verbales pour ne pas prononcer en entrevue ces mots honnis, « science-fiction. »
Je reviens de deux merveilleux salons du livre, celui de Dieppe (NB) et celui de Rimouski (le plus vieux salon du livre du Québec, qui fête son 60e anniversaire). Dans le premier, je signais pour deux romans et mes recueils, à des périodes limitées. J’ai cependant donné des ateliers en milieu scolaire pour encourager les jeunes à lire.
Au Salon du livre de Rimouski, j’avais mon propre kiosque qui offrait une belle sélection de livres variés, facilement accessibles. Là, environ un visiteur sur 20 va naturellement graviter vers ma table avec ses couvertures d’espace et de vaiseaux spatiaux!
Tome 1 de ma série de space-opera, qui a trouvé son public!
Un lecteurice sur 20, semble peu, mais oh quelle joie j’ai eu devoir briller les yeux d’une dame qui avait, deux ans plus tôt, acheté la série complète des voyages du Jules-Verne, et qui en parlait avec enthousiasme à un visiteur qui avait « zoomé » vers ma table en voyant les couvertures bleutées des mes recueils de SF.
Mes 5 recueils de SF
La dame se souvenait très bien de la série et a vite acquis la les cinq livres de La quête de Chaaas. Le lecteur a lui aussi trouvé son bonheur à ma table… et est reparti avec de la lecture! Bien qu’officiellement promu comme pour un public adolescent (le protagoniste est un ado) bien des adultes achètent et trippent sur la construction de monde et la société complexe des Jardiniers.
Un changement qui fait du bien à mon petit coeur de créatrice d’univers! C’est pout des moments comme celui-là que je me dis que ça vaut la peine de me déplacer.
J’ai longtemps enduré de voir mon genre littéraire favori décrié par certains lecteurs comme dans cette BD inspirée par le Salon de Paris 2008). Souvent, ils-elles ne pouvaient expliquer pourquoi ce genre les rebutait. Sans doute un écho de mauvais films… car rare sont les visiteurs de Salon qui pouvaient me citer le titre d’un livre dont le contenu les a dégoûtés de la SF.
Dans tous les genres, il y a des bons et des mauvais livres édités. Mais il y en a pour tous les goûts, certains mélanges s’avèrent plus appétissants que d’autres. La popularité des genres littéraires a beaucoup varié selon les époques.
Certain genres sont devenus si populaires que presque tout le monde en a au moins lu un titre. C’est très utile quand on fait une présentation en classe et qu’on veut donner un exemple que tout le monde comprendra. Des romans policiers, des mystères, j’en ai lus, vous en avez lus, et certains personnages sont devenus des icones : Sherlock Holmes, Miss Marple, Hercule Poirot, Maud Graham…. Même des genres comme l’horreur qui attiraient moins, regagnent en popularité.
La SF, elle, reste dans un recoin moins fréquenté. Mais ça change, et ça bouillonne dans le milieu de la SF francophone.
Pour revenir aux gens qui ont pu faire une mauvaise expérience d’un genre… je peux vous dire où je me trouvais quand j’ai goûté à la plus mauvaise crème glacée de ma vie.
(La réponse dans l’image ci-dessous!)
Michèle au Forum Romanum avec un cornet de crème glacée acheté sur place (merci Deposit Photos pour le décor)
Pourtant, cette crème glacée romaine n’était pas mauvaise, c’était mes attentes de goût qui ont été déçues! J’étais habituée à la crème glacée au chocolat qui goûtait fort. Ma mère, qui avait choisi la crème glacée à la vanille, a bien apprécié son cornet.
Heureusement, j’aimais déjà beaucoup le chocolat ! Donc vous aussi pouvez goûter une mauvaise « crème glacée littéraire » et, sans autre expérience du genre, en ressentir du découragement.
Et la SF?
La science fiction évolue sans cesse, déjouant les attentes.
La SF des années 30 et 40, par exemple, regorgeait d’enthousiasme pour les progrès de la science. Les personnages y étaient souvent stéréotypés, mais les histoires proclamaient le triomphe de la technique et finissaient selon la morale dominante de l’époque.
Dessin fait en souvenir de Hiroshima, 70 ans en 2015
Puis, sont arrivées la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, et le côté obscur de la science a pris le devant. Les histoires de fin du monde et les dystopies atomiques ont proliféré, ainsi que les histoires de dictatures sociale, 1984 étant la plus connue.
Plus tard encore, après les space-opéras militaires qui regorgent d’acronymes et mettent en scène des individus aguerris contre des méchants extraterrestres, sont venu des thèmes plus écologiques et féministes, des préoccupations sociales.
Aujourd’hui, la science fiction est un large éventail de nuances où chaque personne peut trouver son compte.
Ma pointe de tarte
Ma pointe de tarte, la science fiction, sera plus étroite que celle de la romance ou du fantastique épique. La SF met en relief des concepts et des expériences de pensées qui nous éloignent beaucoup du ici et maintenant.
Une table bien mise!
Alors, pour une même scène dans laquelle Pierre-André se rend au bureau, la description dans un roman-miroir sera plus courte. On sait que Pierre-André est un homme, qu’il porte des habits propres, on sait (à peu près!) à quoi ressemble un bureau.
Mais qu’on transporte un personnage ailleurs, dans un autre monde, dans une autre culture, et il faut montrer cet endroit si différent aux sens des lecteurs d’ici! Il faut allonger le nombre de lignes de description pour obtenir le même effet.
Grosso modo, dans un salon, environ 1/20e des gens qui passent vont au départ apprécier assez le genre pour s’arrêter et regarder les livres à ma table. (Je dirais 10% en général, mais comme je fais du jeunesse je divise par deux). j’adore rencontrer mon public et partager ma passion.
Mais je ne me plains pas, car encore moins de personnes vont acheter des recueils de poésie. Dans les salons, je me fais un point d’honneur d’acheter un ou deux recueils, pour les offrir dans ma famille.
Toutefois, si on aime découvrir de nouveaux mondes, un monde imaginaire bien aménagé, tant en science-fiction qu’en fantasy (où intervient le surnaturel), permet non seulement à l’auteur d’y revenir, mais aussi à des fans de l’adopter, et de s’y promener comme dans un jardin.
Dans certains cas, les fans peuvent créer des fictions (les fan fic) et ajouter des histoires à des univers existants. Et c’est ce qui rend le monde des livres si intéressant aujourd’hui!
Il n’y a plus de frontière coupée au couteau entre l’auteure créative et la lectrice consommatrice, mais un dialogue qui s’amorce. Et des mondes fascinants se construisent, qui nous invitent à y séjourner.
Un bon souvenir tiré de mon album Technologie Salvatrice!
Les BD figurent parmi les bons souvenirs de mes études à l’École Polytechnique. Ce gag avec la pomme est un de mes favoris. Pomme reprise pour la couverture de Technologie Salvatrice 2 (1996, Zone Convective). Ce n’est presque plus de la SF tant les biotechnologies évoluent vite! Qui aurait cru en 1996 qu’on serait capable d’imprimer de la nourriture avec des imprimantes 3D?
Je portais ce sarreau pendant l’Halloween, au grand plaisir des enfants. Mais la Savante folle (Moua-hahahaha!) distribuait plus de chocolat que de fruits!
Maragi’s Secret vient de sortir en Chine dans le numéro de novembre de Science Fiction World!
La superbe illustration respecte grosso modo le texte de la novella, avec même les albatros bien dessinés et le bord de la ville flottante. (Côté aéronautique, feu mon papa dirait que le ballon n’est pas assez volumineux, mais il ne faut pas trop en demander!)
Pour la graphie du titre, je reconnais la première syllable (ma) mais mon mandarin est loin, loin, loin… j’ai visité quelques villes en Chine en 1992. J’y ai fait de belles rencontres, et gardé une amitié durable. Je reconnais aussi le mot Canada
Jia-na-da
Mon nom en chinois est plutôt long:
Mǐ xiē ěr · lā fú lǎng bù wǎsī
C’est très spécial, parce que ça faisait quelques années que je tentais de soumettre une nouvelle. Et là, c’est SF World qui m’a contactée par le formulaire de contact de mon site pro (michele-laframboise.com). L’univers présenté dans la novella, publiée dans Asimov’s l’an dernier, a tapé dans l’œil de la rédactrice en chef, et la traduction s’est faite rondement après signature du contrat.
Maragi’s Secret a aussi fait quelques vagues, récoltant de bonnes impression par les lecteurs d’Asimov’s. L’un d’eux a même écrit un petit mot gentil, ce qui n’arrive pas si souvent! Je suis contente de découvrir mes fans anglophones.
Pour les francophones, il va sans dire que la novella traduite en français, Le secret de Maragi, sort aussi cet automne chez Échofictions. Le livre papier sera disponible au Salon du livre de Rimouski.
La couverture de Science Fiction World ici (SF plus générique, là):
La page d’accueil de l’Institut Jane Goodall aujourd’hui 2 octobre
Elle est partie avec octobre, avec l’automne.
J’ai eu la joie d’écouter et de voir Jane en personne à Toronto, le 3 septembre dernier. Voici mon lien vers l’article en anglais, que je n’ai pas encore traduit.
En s’occupant des chimpanzés en danger, Jane avait compris qu’il fallait aussi s’occuper des populations qui vivent dans le même milieu –souvent ignorées par les scientifiques– et les faire participer activement à l’amélioration de leur environnement.
« when we put local communities at the heart of conservation, we improve the lives of people, animals and the environment. »
C’est un trio gagnant-gagnant qui a fait ses preuves sur plus de trente ans, et lors de sa présentation Jane avait donné des exemples, tels que la colline de Gombe dont la forêt autour avait été rasée. Un effort de replanter des arbres a ramené, peu à peu les gens, l’eau et les animaux dans le milieu.
Pour les ami-es de la nature, l’Institut Jane Goodall poursuit son travail incessant. Roots and Shoots encourage les enfants à construire par des actions écologiques un meilleur avenir.
Cette hécatombe est silencieuse, comme le sont les silhouettes dégarnies des frênes qui défilent avec le paysage depuis ma fenêtre de train.
Cette population de frênes en groupe serré était plus vulnérable… photo prise par la Savante folle du train entre Toronto et Montréal.
Depuis plusieurs années, la population de frênes d’Amérique du nord est assassinée de l’intérieur par un mignon coléoptère aux élytres vert bouteille, Agrilus planipennis. L’agrile du frêne se nourrit des feuilles du frêne. Hélas, la femelle y pond ses oeufs. Ce sont les larves qui mangent le délicieux cambium, (la zone entre le tronc et l’écorce, où circule la sève). Et creusent un trou pour quitter l’arbre, au terme de leur développement. Les films de SF avec des « Aliens » qui sortent de l’estomac de leur hôte n’ont rien inventé. En fait, il ne manque pas d’inspiration avec d’autres parasites du monde des insectes.
Une larve ne suffit pas à tuer un arbre, mais un millier vont causer la mort de l’arbre en quelques années. Un scénario parfait pour une dystopie, qu’on a déjà vécu avec les Ormes d’Amérique infestés par un champignon (Ophiostoma spp.) transporté par un insecte, le scolyte. Quelques ormes ont résisté, mais il a fallu hybrider des espèces pour obtenir des individus résistants au champignon. Ces nouveaux hybrides sont loin d’avoir le port altier de nos bons vieux ormes d’Amérique…
Ces tunnels artistiques et mortels. Photo tirée de la page du gouvernement de l’Ontario.
Les frênes sur notre petit terrain sont aussi en train d’agoniser. Eux aussi sont grugés de l’intérieur, et on ne peut que les regarder dépérir…
Ça ressemble à la lente corruption d’une société. Les agriles sont des coléoptères qui agissent pout survivre. Les ultra-riches qui creusent les fondations de notre civilisation et depuis leur cage dorée, nous regardent dépérir collectivement en sirotant leur champagne.
Mais rien ne « frêne » la cupidité humaine, on dirait…
Pour en savoir plus
L’émission Moteur de recherche a produit des reportages sur la lutte à l’agrile du frêne. La génomique nous offrirait de l’espoir, des marqueurs génétiques pour identifier la présence de l’agrile sur un arbre. Pour écouter ce reportage récent.
Trois contrats en deux semaines pour des publications, petites et grandes.
Un roman historique, une novella de SF traduite et une nouvelle policière historique, les trois à paraître en 2026. Je ne compte pas deux autres contrats signés cet été plus tôt pour des textes de SF courts.
D’où la reprise de ce gag, en fin d’été. Ce qui a changé, c’est que tous ces contrats n’arrivent plus sous forme papier…
Cet été, j’ai délaissé mon sous-sol frais pour monter au nord de l’Ontario avec le bon mari. Le contact avec la nature nous fait un bien immense. Et nous sommes retourné à Sauble Beach un charmant petit établissement sympa qui offre des chambres avec kitchenettes, et un usage à volonté de leurs kayaks, canots, planches, bicyclettes… et la plage, qui s’appelle désormais Saugeen Beach pour marquer l’appartenance de cette plage aux Premières Nations.
la savante folle en kayak, photo prise l’an dernier
La rivière au petit matin est un endroit idéal pour observer les habitants ailés. Il n’y a pas de chalets mur à mur et une partie des rives ont été laissées tranquilles, colonisées par les pins rouges et les cèdres.
Au matin, la rivière est un miroir parfait!
Les grosses accumulations de plantes euthrophisantes notées l’an dernier ont été nettoyées, ce qui rend la navigation agréable pour tous. Et la Savante folle a finalement acquis des jumelles 8×42 de bonne qualité, ce qui facilite l’identification!
Les suspects habituels:
Ce cormoran me snobe !
Les cormorans foncés, faciles à effaroucher. les bernaches, Brenta canadensis, elles sont partout! les canards mallard et leurs nichées qui ont la priorité !
coin, coin, coin, laissez-nous passer!
les merles d’Amérique les quiscales (anciens mainates bronzés) les geais bleus bien criards aussi
les goéland à bec cerclé qui sont partout, partout! Ils n’ont as peur des humains mais il ne faut faut pas trop s’approcher pour la photo…
Les goélands argentés, plus gros et moins grégaires, se tenaient plus en amont de la rivière.
Les sternes communes (Sterne pierregarin est le nom officiel) aux ailes pointues et au vol plein de vivacité. Pas de photo, hélas. Mais cette belle histoire, car l’espèce n’est pas si commune et est en déclin autour des grands Lacs.
Les découvertes:
Les martins-pêcheurs. Cet oiseau est fort peu discret. Il s’envole en chialant très fort quand une kayakeuse innocente passe trop près. Mon mari les confondait avec des geais bleus à cause des couleurs similaires. Mais quand on a vu la grosse tête ébouriffée d’un martin-pêcheur, impossible de les confondre. Le vol, aussi, est agité avec les ailes qui battent fort. Ils traversent souvent la rivière pour se poser sur une branche en hauteur, en attendant que ces fatiguants d’humains s’en aillent!
Le bruant chanteur : aaah, ce petit oiseau si discret et difficile à apercevoir quand il chante, bien caché par les feuilles des arbres… Le matin, il sautille au sol, en quête de graines. C’est un rare moment.
L’urubu (Turkey vulture) se perche sur des branches d’arbre en hauteur.
Le pir…, le pyg…, enfin, l’aigle à tête blanche qui est le symbole de l’ « Ontario du sud » survole parfois la rivière. Impossible de le manquer avec son envergure. Je déteste, j’exècre le nouveau nom de Pigargue à tête blanche (genre Haliaeetus) même si je comprends les raisons du changement de nomenclature.
Le Balbuzard pêcheur (osprey) Pendant mon séjour, un joyeux trio (groupe familial?) fréquentait la rivière. Les jeunes criaient beaucoup mais je n’ai pas pu repérer leur nid dans les conifères touffus. C’est spectaculaire de voir la méthode de pêche car le balbuzard repère les poissons de haut. Alors, quand la rivière est bien lisse au petit matin, sans la moindre vaguelette, il plonge!
La grande aigrette qui, toute blanche, se penche sur l’onde pour y ravir une petite proie. En pagayant près des bords, je vois beaucoup de petite poissons.
Grande aigrette, photo de 2024
Le grand héronqui partage ce même territoire et lui, si mon kayak passe trop près, s’envole avec un air profondément ennuyé de se faire déranger! Mes photos sont hélas mauvaises.
Les bestioles!
La loutre se montre le bout du museau en faisant ses rondes d’inspection des bords de l’eau, de bon matin.
Des tortues peintes (painted turtles) grimpées sur des arbres morts pour se chauffer la coquille!
Et une grosse tortue serpentine (snapping turtle) se coule lentement contre les algues du fond de l’eau, avec sa longue queue hérissée de petites pointes.
Et des chaussures!
Les visiteurs qui vont voir ou se tremper aux chutes y perdent souvent des sandales. Donc voici une photo del’arbre à gougounes, que des vacanciers laissent en hommage quand d’aventure ils ou elles en trouvent une qui flotte… ce qui m’est arrivé.
L’arbre à gougounes, en amont des chutes de Sauble Falls!
Des vacances reposantes
Ce séjour a aussi été l’occasion de rencontrer de bonnes personnes qui reviennent à cet endroit année après année. Kayak, nage, promenade, bicyclette et… lecture !
Car la ville de Sauble Beach compte beaucoup de ce que j’appelle des « bibliothèques sauvages » où on prend et laisse un livre! Évidemment, on y trouve beaucoup de bestsellers de Nora Roberts et James Patterson (pour ma part j’ai un faible pour les Jack Reacher de Lee Child), mais des perles s’y cachent. C’est ainsi que j’ai mis la main l’an dernier sur une biographie de Michelle Obama qui se lit très bien malgré ces temps difficiles.
J’aime beaucoup aussi rêvasser en regardent les chalets au bord de la rivière… l’un d’eux a un petit kiosque perché bien haut qui me semble un endroit idéal pour écrire! Ah, le luxe, pour moi qui travaille depuis notre sous-sol !
Je garde un bon souvenir de Grand-Maman Laframboise, qui faisait de si bon gâteaux des anges… Elle était un ange, d’ailleurs. Alors, que je vois une belle boîte de carton avec des mini gâteaux éponge dedans, j’achète!
Hélas, j’ai eu une mauvaise surprise en coulant recycler les contenants de ces délicieux petits gâteaux! Dans ma ville, on accepte les cartons souillés au compostage et le papier carton propre au recyclage. Mais… pas les matériaux composites!
Pour en savoir plus sur ce qui est recyclable ou compostable:
Politique de gestion/recyclage des déchets de la Région de Peel
L’aluminium est un métal précieux, léger, malléable, facile à recycler. Une merveille, donc, mais les réserves de minerai, elles, vont s’épuiser… Notre économie a donc intérêt à encourager les usines de recyclage de métaux!